Interview Boulet


Interview BOULET

aux Rendez-vous BD d’Amiens

(25 juin 2023)

Boulet, Bonjour. Je suis ravie de vous rencontrer à l’occasion du deuxième temps fort des rendez-vous bd d’Amiens. Nous allons parler bien sûr de Béa Wolf, votre dernier album paru chez Albin Michel en mars dernier. Vous avez signé la partie graphique de cette superbe adaptation à destination de la jeunesse de l’un des plus anciens poèmes épiques de la littérature anglo-saxonne Beowulf. Le scénario lui est de l’Américian Zach Weinersmith. Alors qui est à l’initiative de cette réécriture et je dirais même plutôt recréation de Beowulf ?

Alors là, c’est clairement Zach le responsable ou le coupable. Zach est un passionné de plein de choses. C’est un homme un peu fou, un touche à tout qui s’intéresse absolument à une foule de sujets en permanence. C’est pourquoi il s’était penché sur les maths, les sciences etc… Il aimait beaucoup cette histoire qui est un classique apparemment dans le monde anglo-saxon dont moi je ne connaissais que très peu de choses. Je connaissais les adaptations en film qui en ont été faites et Zach m’a expliqué qu’il était en train de le réadapter pour le lire le soir à sa fille et qu’il voulait le faire sous forme de bande dessinée. Il m’a demandé si ça m’intéressait de le dessiner. Je lui ai dit que non, que je n’avais pas du tout le temps et en fait une fois que j’ai lu le script, je me suis dit « Il faut absolument que je le dessine. Je vais le regretter toute ma vie si je ne le dessine pas ».

Alors justement, qu’est-ce qui vous a le plus séduit dans le projet ? Vous dites que vous n’auriez pas pu passer à côté. Alors, pourquoi ?

Je crois que c’est le mélange des genres, c’est le ton général de l’album. Ce que j’aime dans l’écriture, c’est d’arriver à rendre ce dont on parle convaincant, c’est d’arriver à le faire vivre vraiment au premier degré aux enfants. Quand on fait de la comédie, arriver à faire vraiment rire les gens. Quand on fait de l’émotion, arriver vraiment à les faire pleurer. Et là tout à coup, il y avait un ton qui était tellement unique où on allait faire du livre pour enfant qui allait être objectivement drôle et décalé mais avec un ton extrêmement sérieux. C’était pour moi l’incarnation d’un jeu d’enfant en quelque sorte. Quand on est enfant, on joue au pirate mais on l’incarne. On est réellement un pirate : on crie, on saute, on est à fond. Et là, c’était pareil. Là c’était un livre où l’histoire était absurde et drôle mais il allait falloir, aussi bien dans l’écriture que dans le dessin, la jouer à fond, la jouer au premier degré comme si on était réellement en train de réécrire un poème épique. Et il y avait ce défi du dessin, ce défi d’arriver à trouver un dessin qui soit à la fois épique, impressionnant et drôle et je me suis trouvé comme ça devant un défi que j’avais envie de relever. J’avais envie de faire ce travail de noir et blanc mais en gardant des personnages très cartoon, très bande dessinée et je me suis énormément amusé. Graphiquement, ça a été quelque chose de complètement nouveau pour moi.

Comment s’est passée votre collaboration avec Zach ?

Ça s’est passé très très bien. On avait déjà travaillé ensemble. J’avais déjà illustré un de ses livres – là pour le coup c’était un roman – pour lequel j’avais fait quelques illustrations il y a quelques années qui s’appelait Augie and the Green Knight qui n’a malheureusement pas été traduit en français. Mais maintenant, je vais peut-être relancer Albin. On verra (rires). La collaboration s’est très bien passée. Je dirais que Zach c’est à la fois le meilleur et le pire collaborateur qu’on puisse avoir. Le meilleur parce qu’il est d’un enthousiasme absolument débordant pour tout ce que je produis mais le pire parce que du coup, il n’a jamais de note négative ou de critique. Avec lui, c’est toujours génial, c’est toujours merveilleux, il faut le mettre dans le livre… Moi, de mon côté je lui envoie des pages en lui disant : « Là, je ne suis pas convaincu. Tu en penses quoi ? » Il me répond : « C’est le meilleur dessin que j’aie jamais vu, c’est le dessin préféré de ma vie …« . Il a ce côté très américain comme ça. Alors heureusement, on avait aussi l’éditeur qui était un petit peu plus pointilleux, un petit peu plus exigeant. Les éditeurs américains, c’est quand même autre chose. Quelquefois, il faut décaler un personnage d’un millimètre dans l’image ou ce genre de chose. J’ai été confronté soudain à un niveau de perfectionnisme et d’exigence que je n’avais jamais connu en France. Je ne dirais pas vraiment de perfectionnisme parce qu’il y a un côté où ce n’est pas toujours nécessaire. Quelquefois, quand ils vous demandent de décaler le personnage d’un millimètre vers la droite, c’est juste parce qu’ils veulent une retouche mais qu’elle n’est pas nécessaire (rires), mais voilà…

Il y a eu beaucoup d’allers et retours sur cet album. Ça a été très long au début : ça a démarré très doucement parce qu’il a fallu trouvé le style, il a fallu comprendre à quoi allait ressembler l’album. Mais une fois que c’était lancé, ça allait très très vite et je me suis vraiment beaucoup beaucoup amusé. J’ai dessiné ça sur ma tablette en voyageant énormément. À l’époque, mon épouse travaillait aux États-Unis. Je travaillais entre la France et les États-Unis. Je devais toujours travailler sur tablette graphique, jamais sur papier et donc j’ai fait ça dans des aéroports, dans des bars, aux États-Unis, en France. Donc, pour moi, en plus, ce livre a une charge émotionnelle très forte parce qu’il représente toute une période de ma vie où j’étais entre les deux pays et est plein de souvenirs. J’aime bien l’idée d’avoir fait un livre international puisqu’il est sorti en France et aux États-Unis en même temps. Il a été fait comme ça : il a été fait à moitié en France à moitié aux États-Unis. Pour moi, c’est vraiment le bon mélange entre les deux cultures.

Le texte originel est traversé de plusieurs influences : la bible, les récits anciens tirés de la Grèce et la Rome antique, la mythologie scandinave. J’ai trouvé que Béa Wolf est traversé par de nombreuses références à la littérature enfantine notamment dans le choix des prénoms. Si l’on prend par exemple Wendy, Becky … comment ne pas songer à Peter Pan et Tom Sawyer ? Sans oublier Le donjon de Heidi. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur ce point? Est-ce que c’est vous qui avez choisi les prénoms ? Est-ce que c’est Zach ?

La version américaine
La version française

Pour le coup, c’est le travail du scénariste. C’est Zach qui a choisi les prénoms. Je ne sais pas dans quelle mesure il s’est inspiré de prénoms de la littérature ou s’il a juste mis des prénoms qui lui plaisaient. C’est vraiment à lui qu’il faudrait poser la question. Moi je sais qu’on a changé quelquefois des prénoms surtout dans la version française pour des questions d’allitérations. Concernant Zach, je pense que quelquefois, il voulait qu’un personnage ait des attribut très forts et il voulait que ces attributs se ressemblent dans les sonorités. Par exemple, tout au début du livre dans la version américaine, c’était Tania, « Tania la Terreur d’Halloween » parce qu’elle faisait du « trick or treat » et donc en anglais, il y a avait « trick or treat« , terror, Tania. Mais en français, on n’arrivait pas à trouver la même allitération, on n’arrivait pas à trouver quelque chose d’aussi fort et donc on a changé le nom pour Sanya : « Sanya la souveraine du sucre, la harpie d’Halloween siphonnant des sacs entiers… » où on essayait de jouer comme ça sur les sonorités. Donc je pense que plus que des références à proprement parler, il a dû choisir ses noms en fonction de leur sonorité.

La traductrice, j’allais y venir a vraiment fait un travail formidable. Non seulement la trame du récit est conservée mais aussi la forme. Le texte très poétique restitue la musicalité de la langue à travers de nombreuses assonances et allitérations, de kennings. Est-ce qu’elle a fait ça seule à partir du texte ou est ce que vous avez contribué aussi à la traduction ?

Alors notre traductrice, Aude Pasquier est vraiment formidable. Elle a fait un travail extraordinaire sur ce texte. On a été un tout petit peu en contact au début. Zach voulait que je supervise la traduction  parce qu’il m’a dit « ce serait quand même mieux, toi qui parles à la fois français et anglais que tu voies si ça a l’air de marcher aussi bien en français qu’en anglais. Tu devrais t’en rendre compte« . Et j’ai un tout petit peu parlé avec Aude Pasquier tout au début. Moi, il y avait un seul truc sur lequel j’avais un petit peu insisté : je ne voulais pas qu’on soit dans un vocabulaire trop enfantin. Je voulais que le champ lexical reste quand même un petit peu neutre. Par exemple, quand on parle des jouets je ne voulais pas qu’on parle des joujoux parce que dans le texte original il y avait ce côté très sérieux. Je voulais qu’on le garde et qu’on n’ait pas quelque chose qui ramène au vocabulaire de l’enfance, à un vocabulaire d’adulte de l’enfance si vous voyez ce que je veux dire. Mais ça a été ma seule consigne en fait parce qu’après elle nous a envoyé les textes. Elle avait des questions plus techniques à poser. Alors très vite, je l’ai réorientée vers Zach et après ils ont travaillé tous les deux. Donc moi, après cette première remarque que j’ai faite, du genre sur la première page de traduction, je ne suis pas du tout intervenu sur la traduction. Je l’ai reçue après et j’ai trouvé qu’elle était absolument parfaite et je n’avais rien à redire.

Question vocabulaire, j’ai trouvé effectivement qu’on était dans le registre du langage soutenu. C’est une excellente transposition du récit original à destination des enfants. On ne parle pas de chapitres mais de stances donc on est bien dans le domaine de l’épopée poétique. Et concernant le graphisme, c’est la même chose. C’est bourré de détails et vous avez réussi à traduire graphiquement diverses influences de façon très subtiles dont beaucoup sont liées au monde de l’enfance. Vous avez également mélangé les genres. À certains moments c’est très cartoonesque, à d’autres on lorgne plutôt du côté du manga… je pense à Wendy et son allure de samouraï. Et puis il y a évidemment l’horrible Grindel semblant sorti de l’univers de Tim Burton que vous transformez en araignée prédatrice. Le tout servi par le choix du noir et blanc et votre trait charbonneux bourré d’énergie …

Beaucoup de choses à aborder. La première, c’était la cohérence entre le texte et les images. Pour Zach et moi, le meilleur format pour le livre, c’était un livre que les parents devraient lire à leurs enfants  parce qu’il y a un vocabulaire assez soutenu et il y a une musicalité. Et on voulait que ce soit un livre lu à voix haute. D’ailleurs c’est un récit qui vient de la tradition orale et donc finalement, un des derniers héritages de cette tradition orale du livre, c’est les parents qui lisent les histoires à leurs enfants. En tous cas, c’est le plus répandu et donc on voulait s’inscrire dans cette tradition orale des parents qui lisent un livre à leurs enfants et qui peuvent leur expliquer les termes compliqués qui peuvent jouer sur la musicalité du texte. Il fallait qu’il y ait ça et à côté, moi je voulais des images fourmillantes de détails pour qu’une fois que l’enfant l’a lu, l’a entendu lire, il puisse le relire juste avec les images. Donc il fallait que les images soient un support visuel assez fort pour que rien qu’en regardant les images, les enfants retrouvent le texte dans leur tête : quand ils voient les enfants construire la cabane, qu’ils repensent à ce passage, etc…

Moi j’ai travaillé ça comme une bande dessinée muette. Je ne voulais pas qu’il y ait de bulles. Il y en a une ou deux, je crois. On a fait minimaliste. Je voulais que ce soit un livre qui puisse se lire uniquement visuellement ou qui puisse se lire uniquement par le texte et que l’ensemble des deux soit la meilleure formule.

Le noir et blanc, c’était pour moi un choix qui allait dans cette dimension épique. J’ai aussi beaucoup travaillé sur un système de hachures, de côté trame crayon. Je voulais que ça ait l’apparence un peu d’une vieille gravure par moments. Et effectivement les graphismes ont été pensé pour ce qui était du monde des enfants. Je voulais que ce soit un mélange de morceaux de déguisements et de morceaux de n’importe quoi. Je ne voulais pas que les enfants aient des costumes de super-héros par exemple. Je ne voulais pas qu’il y ait un enfant habillé en Captain America ou en Spiderman parce qu’il y a très peu d’enfants qui ont ces costumes-là en fait. Je voulais que ce soient des enfants qui ont hérité par exemple d’un chapeau de pirate qui appartenait peut-être à leur père ou à leur grand frère et qui à côté de ça ont mis une robe de chambre pour faire une cape. Même le roi, on sent que sa cape est trop grande pour lui et que c’est en fait un drap. Il y a des petites fleurs dessus à un moment je crois. Et il est en pyjama avec un slip par dessus parce que c’est ce que nous on faisait quand on était petit et qu’on n’avait pas de déguisement.

Et donc je voulais que les enfants qui lisent ce récit n’aient pas l’impression que ce sont des enfants imaginaires qui ont des costumes très très chers mais que ce soient vraiment des enfants comme vous et moi on était et qui ont simplement pillé la garde robe : un mélange de la garde robe des parents, de bouts de costumes avec des trucs d’électro-ménager. À un moment, ils ont des boucliers : c’est des couvercles de poubelles ou c’est des couvercles de casserole; ils ont des passoires sur la tête pour faire des casques. Enfin je voulais vraiment que si les enfants voulaient faire des costumes de Béa Wolf, ils puissent les trouver dans leur maison.

Et ensuite Grindel… Moi, quand j’étais petit, le truc que j’aimais le moins dans un livre jeunesse, c’est quand on essayait de désamorcer la peur. C’est à dire que moi, j’aimais bien avoir peur en lisant un livre. Je voulais vaincre ma peur en lisant un livre qui fait peur et je ne voulais pas qu’on la désamorce pour moi. Je ne voulais pas que le méchant soit rigolo et gentil. Je voulais qu’il y ait des méchants terrifiants comme dans les Roald Dahl, comme dans Mathilda. Je voulais que le méchant soit vraiment un méchant au premier degré et qu’il fasse peur et donc Grindle c’est le seul personnage qui est vraiment dessiné malsain.

C’est vraiment ce personnage qui a un corps très peu défini, qui est modulaire, qui ressemble à celui d’une araignée. Quelquefois on a l’impression que ses membres se multiplient. Et là j’avais carrément fait une projection en toile d’araignée pour donner cette impression encore plus forte.

Je voulais qu’il ait vraiment ce côté monstrueux alors qu’il y a des passages où les enfants se battent contre des monstres mais les monstres, on sent que là, pour le coup, on est dans l’imaginaire des enfants; donc les monstres, ils sont rigolos. Il y a un moment il y a des montres avec des gros sourires; ils ont de grosses dents parce que ce n’est pas réel.

Mais en revanche, pour un enfant, un adulte qui fait peur, il est extrêmement réel. Et je voulais que Grindle ait cette apparence terrifiante qui ne soit pas désamorcée ni moquée. Alors Grindle est terrifiant jusqu’au moment où il est vaincu.

« Mais cette histoire là, ce sera pour une autre fois. » Ainsi s’achève l’album. Alors on s’attend à une suite. Est-ce qu’il va y en avoir une ?

Le récit là qu’on a fait dans Béa Wolf, ça représente à peu près un tiers de la légende originale. Normalement il y a deux autres parties dans la légende originelle : une dans laquelle Beowulf affronte la mère – enfin dans le récit original c’est un troll – donc où il affronte la mère du troll – dont on donne des indices à la fin de l’histoire où on voit la mère de Grindle – et une troisième partie où il affronte un dragon.

Et je sais que Zach serait intéressé pour écrire ça mais pour le dire simplement, il est très très occupé. Il écrit beaucoup de livres et il voudrait bien s’y remettre mais … On en a tous les deux parlé parce qu’on avait vraiment notre éditeur qui nous poussait à produire la suite parce que le livre a bien marché, alors il voulait absolument qu’on enchaîne. Et puis avec Zach, on s’est dit qu’on est arrivés tous les deux à un âge où on a envie d’écrire des livres pour se faire plaisir, où on n’a pas envie de répondre aux exigences du marché et donc au grand désespoir de notre éditeur et de notre agent, on a dit « on va prendre notre temps ». Zach est partant pour écrire la suite mais il a dit « je vais prendre tout le temps nécessaire pour la faire. » Moi j’ai dit « j’ai d’autres choses à dessiner avant, donc je vais prendre mon temps pour le dessiner ». Donc il y aura peut-être une suite mais elle ne sera pas pour tout de suite.

Vous dites que vous avez d’autres projets. Lesquels ?

Là, Béa Wolf, c’était un retour à la jeunesse que j’attendais depuis longtemps parce que j’ai fait une longue incartade dans la bd adulte. Avant Béa Wolf, je travaillais sur Donjon qui est plutôt de la bd ado-adulte. J’ai fait Les notes, 11 volumes de bd plus pour adultes. J’ai fait La page blanche avec Pénélope Bagieu, Infinity 8 : tout ça, c’est que des trucs pour adulte. Là en ce moment je fais du scénario pour une série de SF qui s’appelle Bolchoï Arena avec Aseyn au dessin mais c’est de la SF pure et dure et la jeunesse me manquait. Donc j’étais très content d’y revenir avec Béa Wolf. Et puis, j’avais une vieille frustration depuis des années concernant ma toute première série que j’avais faite dans le magazine Tchô, le magazine de Titeuf qui s’appelalit Raghnarok, une série que j’aimais beaucoup. C’était ma toute première série pour laquelle j’avais démarché en sortant de l’école. J’avais fait six volumes et je n’avais jamais pu faire le septième parce que Glénat me l’avait refusé parce que c’était trop long. C’était un récit de 150 pages et ils voulaient que je fasse du 46 pages. Et donc on ne l’avait jamais fait. Moi, j’avais dessiné le brouillon parce que je voulais avoir cette histoire sur papier. Et là, quinze ans après la sortie du dernier tome, c’est une nouvelle équipe chez Glénat qui m’a contacté en me disant « Est-ce que tu veux faire une intégrale de Raghnarok ? » et j’ai dit oui, à condition que je puisse faire le septième volume. Et donc là on va ressortir l’intégrale de Raghnarok donc 2 fois trois volumes : ça sera de gros bouquins de 160 pages avec à chaque fois 3 albums de Raghnarok plus des bonus et le troisième tome de cette intégrale, ce sera un seul récit qui sera le nouveau récit que je viens de commencer à dessiner. Ça sortira en 2025 parce que là, il y a 160 pages et je viens de terminer la page 13; donc il va falloir un petit de temps parce je n’ai même pas encore commencé la couleur.

Eh bien merci beaucoup et bonne séance de dédicaces.

Interview de Francine VANHEE

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