Interview Nicolaï Pinheiro


Interview Nicolaï Pinheiro

à la librairie La Parenthèse, Livre sur la place, Nancy

9 septembre 2023

Bonjour Nicolaï, vos deux dernières œuvres « Lapa la nuit » et « Un avion sans elle » sont pour l’une un récit original se passant dans un quartier de Rio et pour l’autre l’adaptation d’un best-seller de Michel Bussi.

Elles semblent préparer toutes deux l’album qui nous intéresse aujourd’hui puisque « Ivo a mis les voiles » se déroule de nouveau au Brésil mais est l’adaptation d’un roman brésilien non traduit en français « Cimetière de bateaux » dont l’auteur n’est autre que votre père. Pourquoi avoir spécifiquement choisi ce roman ?

Alors il y a plusieurs raisons. Il y a, comme sans doute pour tous les projets, une rencontre avec une histoire qui est une histoire qu’on a envie de raconter soi-même ou d’adapter soi-même et de dessiner en l’occurrence et de mettre en couleur. Donc ça c’est l’envie première c’est de là que tout part. Ensuite, effectivement, comme c’est un roman qui a été écrit par mon père c’est ce qui fait un peu la particularité de ce projet. Il y a une dimension familiale même affective et intime qui est accentuée par un autre élément de ce roman que j’adapte puisqu’il est lui-même autobiographique car mon père parle de lui et de son père à lui. Donc voilà on est vraiment dans une affaire de famille !

« Lapa la nuit » se déroulait dans un quartier de Rio, Lapa, lieu frontière, à la jonction des quartiers Nord et Sud ; on partait à la suite d’une jeune touriste allemande et de ses deux guides locaux improvisés d’un soir à la découverte nocturne d’un quartier peu connu des touristes étrangers. Ici, le héros, Pedro, est un jeune carioca et pourtant il ne va pas être question de Rio mais du Nordeste (titre originellement pressenti pour le livre). Connaissiez-vous cette région du Brésil ?

Oui, mais très mal. J’y étais allé étant enfant. J’ai grandi au Brésil donc j’y suis allé passer des vacances quand j’étais petit mais je ne peux pas dire que je la connaissais d’autant moins que le Brésil est un pays comme on sait gigantesque et qu’on peut prétendre connaître vaguement l’endroit où on est né mais certainement pas les autres régions. Donc je n’abordais pas du tout ce projet avec un sentiment de légitimité ou comme quelque chose qui coulerait de source, pas du tout ! D’ailleurs, j’ai entrepris de faire un voyage dans cette région qu’on appelle le Nordeste où déroule l’histoire et étant donné que l’histoire raconte elle-même un voyage, c’est très pratique parce que j’ai mis mes pieds dans les pas du personnage qui lui-même met ses pas dans ceux de quelqu’un d’autre !

Il y avait là aussi une espèce d’effet de miroir qui était assez intéressant. On est en 2021, c’était y a deux ans, très en amont de la création du projet. À ce moment-là j’en étais – pour ceux à qui ça parle – à la phase du storyboard donc j’avais déjà esquissé la BD, je savais comment j’allais la raconter et j’avais les dialogues mais tout restait à faire, à dessiner, et à mettre en couleur. C’est à ce moment-là que j’ai pu me rendre au Brésil et j’ai fait une version disons simplifiée et plus confortable aussi du trajet de Pedro le héros parce que j’étais en bus et que je n’ai pas eu de panne de voiture sur des routes poussiéreuses, c’était beaucoup plus fluide que ça !

Ça m’a permis de d’entrer en contact à nouveau – mais c’était comme si c’était la première fois quasiment – avec cette partie-là du Brésil que je ne connaissais pas très bien et puis de tâter l’ambiance, de voir ce qu’il en était et de revenir ensuite en France avec plein de belles images dans la tête que j’allais dessiner par la suite.

Vous n’aviez pas un carnet de croquis ?

Si, si, j’avais un carnet de croquis effectivement ! C’est intéressant que j’aie oublié de le mentionner mais c’est parce que plus ça va, plus j’ai du mal à faire des croquis quand je suis en vacances … Et là même si j’étais en train de préparer un bouquin ça ressemblait quand même fortement à des vacances ne serait-ce que pour le côté paradisiaque du décor !

Donc j’ai fait quelques croquis mais ce n’était vraiment pas l’essentiel de ma documentation. J’ai, par contre, pris beaucoup de photos mais au-delà de cela, il y a quelque chose d’un peu insaisissable qui est de l’ordre de l’atmosphère et des souvenirs qui restent dans la tête, des couleurs, la chaleur, la lumière, des rencontres aussi … C’est peut-être plus ça, finalement, la documentation que j’ai ramenée avec moi dans ma tête.

Cela ça se passe à la fin des années 80 environ je crois que c’est précisé…

En 89 …

Alors que la dictature est tombée en 85 et pourtant il y a un côté intemporel (même si l’on voit que cela se déroule avant l’ère du portable !) , est-ce que vous avez fait exprès de gommer tout ce qui nous permettrait de le situer à part cet unique cartouche qui mentionne la date ?

Le contexte politique historique n’est pas vraiment important c’est-à-dire qu’on se balade dans des endroits qui, si on y allait aujourd’hui à part effectivement le fait que les gens maintenant ont un portable dans la main ou que les voitures sont d’un modèle légèrement différent – et encore- n’ont pas beaucoup changé.

C’est une BD qui pourrait avoir lieu en 1970 ou en 2023, je pense que ça ne changerait pas grand-chose et ça ce n’était pas vraiment un choix non c’était plutôt déjà le cas je pense dans le roman original. C’était plus une suite de rencontres humaines sur des paysages qui encore une fois ne changent pas tant ça et – à part encore une fois des questions vraiment assez prosaïques de modèles de voiture ou de ou de détails comme ça – je n’ai pas trop eu à me poser des questions de contextualisation de l’histoire.

«Lapa » était à la croisée des mondes on y voyait des gens de condition, de nationalité, d’âges différents aussi, et parfois le récit principal s’arrêtait pour développer des intrigues annexes mettant provisoirement en avant des personnages secondaires. Est-ce qu’on ne retrouve pas dans ce roman graphique aussi 1) cette même variété et 2 ) cette même multiplicité à la fois avec le choix du road trip et avec aussi les photos d’identité qui ponctuent régulièrement le récit ?

Alors, si je voulais faire une autoexploration un peu hasardeuse étant donné que j’avais déjà lu bien sûr le roman de mon père longtemps avant que germe dans ma tête l’idée de de la BD Lapa, on pourrait dire peut-être que il y a un germe de d’inspiration qui pourrait me venir de ça et qui a donné effectivement cette façon dont j’ai raconté l’histoire dans « Lapa la nuit ».

Cela dit effectivement il y a différentes temporalités il y a une multitude de personnages dans « Ivo a mis les voiles » donc ça c’est commun aux deux bd mais il y a quelques différences qui sont assez importantes. À mon avis, la principale c’est le traitement de personnages.

« Lapa » était ce qu’on pourrait appeler une bd chorale c’est-à-dire que les personnages étaient, pour les cinq ou six principaux, sur un pied d’égalité « en temps d’apparition à l’écran » comme on dirait au cinéma et en termes d’importance aussi que je leur accordais. Dans « Ivo a mis les voiles », il y a des personnages principaux qui sont nombreux mais moins que dans « Lapa » et il y a donc des personnages secondaires, presque des figurants mais juste un tout petit peu plus que ça, qui pour le coup restent dans leur rôle de personnages secondaires mais qui ont une espèce de 2eme vie instantanée c’est le cas de le dire qui était déjà présente dans le roman original. En effet, une fois qu’ils ont traversé la route de Ivo, et que l’on a compris que c’était une rencontre fortuite au coin d’une autoroute ou au bord d’une station-service ou je ne sais quoi, ils disparaissent et donc le lecteur se dit « bon, c’était un passage : ce personnage avait 3 ou 4 pages et on passe à autre chose » et puis quelques pages plus tard, il y a une page blanche avec un portrait et on raconte la vie de cette personne de manière très brève – donc un peu vertigineuse comme on pourrait essayer de résumer de manière soit dramatique soit humoristique l’existence d’une personne en en quelques lignes – mais ça leur donne comme une 2e vie comme si on arrêtait une seconde la caméra sur eux avant de définitivement passer à la suite.

Votre personnage Pedro possède une carte de son périple à venir sur les traces du mystérieux Ivo et à chaque étape il dessine un élément qui l’a marqué : peut-on y voir comme une mise en abyme du travail de dessinateur et par exemple du fameux carnet de croquis ?

Carnet de croquis qui est resté en grande partie vierge ! Alors, pour entrer vraiment dans les coulisses de la BD, il y a une version très primitive de la BD où j’avais imaginé que Pedro pourrait être un dessinateur où là vraiment j’aurais joué la carte de la mise en abyme mais … finalement non !

Pour être un peu honnête, l’idée de la carte est venue du fait que je savais que je m’adressais à un public français a priori ou en tout cas des gens qui n’étaient pas forcément très connaisseurs de la géographie du Brésil et je me disais que c’était important qu’on puisse se situer parce que si on avait fait une litanie de noms propres de villes on s’y serait perdu. En plus, il y a cette chose qui est assez forte je pense dans ce récit qui est que les deux personnages Pedro et Ivo vont inlassablement vers le Nord. Il y a dans cela une métaphore qui est d’ailleurs assez évidente qui est que le Nord est une espèce d’horizon fantasmé et abstrait.

Donc je voulais que le lecteur français ait, en l’occurrence, cette sensation d’aller vers le Nord et puisse se situer sur l’espace de la géographie brésilienne. J’ai trouvé ce dispositif, qui n’est pas du tout dans le roman pour le coup, qui est que Pedro marque ses points d’étape sur une carte. Je me disais que si je lui faisais faire juste une croix ou souligner le nom de la ville ça allait être un peu ennuyeux et ça n’allait pas servir le but d’attirer l’attention du lecteur et de faire en sorte qu’il se sente concerné par cette déambulation géographique donc j’ai trouvé cette idée du dessin.

Quand Pedro apprend la mort d’Ivo, il s’interroge car l’acte de décès vient de Para à 2000 km de là où il se trouvait la dernière fois qu’il avait donné de ses nouvelles. Intrigué, le jeune homme décide de retracer les derniers mois du disparu, prend la route et cherche à comprendre ce qui a motivé le périple d’Ivo. On part donc sur une enquête mais est-ce pour autant un polar ?

Je ne dirais pas cela mais j’aime bien l’idée qu’on puisse y voir une dimension qui relèverait du polar ; je trouve ça intéressant mais ce n’était pas le but. En fait il y a deux mystères pour simplifier les choses qui seraient 1) de quoi ont été faits les derniers mois de la vie d’Ivo et là effectivement il y a une révélation puis 2) qu’en est-il de la relation entre Pedro et Ivo et là y a aussi une forme de révélation mais d’un autre genre. Très vite, il m’est apparu en écrivant une des versions premières du scénario que ça n’allait pas trop reposer sur ces mystères. Mais je ne voulais pas non plus faire une espèce de récit sans but car comme tout auteur j’ai conscience du fait qu’il faut accrocher le lecteur et que ça passe aussi par ce genre de choses. Et plus j’avançais dans l’écriture du récit, plus je me rendais compte que ce que j’avais envie de raconter c’était une succession d’histoires et de rencontres humaines.

C’était plus dans ça que s’est situé l’objectif du bouquin. Et ces deux mystères que j’ai évoqués servaient un peu de d’horizon ou de point à atteindre comme le je le disais pour le Nord.

Est-ce que donc on pourrait considérer que c’est un aussi un roman de passation et d’initiation ?

Alors ça l’est à plus d’un titre parce que le roman de mon père est un roman en quelque sorte de passation puisque c’est l’histoire de quelqu’un qui se met sur la piste de quelqu’un d’autre qui n’est plus, … donc il y a une forme de de passation de relais ou quelque chose qui serait de l’ordre d’un cycle qui se termine et d’un autre qui commence. D’ailleurs il en est question dans le bouquin.

Et puis enfin en dehors du récit et de manière plus personnelle, il y a aussi une sorte de mise en abyme c’est à dire que mon père a écrit ce roman où il parle de sa relation avec son père et c’est moi qui le reprends donc voilà le relai passe de main en main…

Si on aime bien les symboles, il se trouve que, quand j’ai commencé à bosser sur cette BD, j’avais exactement le même âge que mon père quand il a publié le bouquin donc il y a une espèce de chose qui se résout comme ça de manière assez intéressante !

Une des choses qui m’a le plus frappée dans votre roman graphique c’est la grande variété dans les modes de narration – c’était déjà présent dans « Lapa la nuit «  – mais par exemple là il y a peu de récitatifs avant les dernières pages : Pedro devient narrateur réellement à la fin. Il a peut-être trouvé sa voie et sa voix ? Il y a également de nombreuses pages muettes : qu’est-ce qui vous a incité à mettre ces pages sans texte qui sont, il faut tout de même le souligner, magnifiques ?

Merci ! Mais c’était peut-être ça, c’était peut-être dans le but qu’on me dise qu’elles étaient réussies ! (Rires)

C’est le genre de questions auxquelles on n’a pas vraiment pas de réponse… Je pense que je le sentais comme ça ; pour parler encore une fois de la tambouille créative de l’auteur, je pense qu’ il y a à la fin des révélations quand même malgré tout. Des choses s’expliquent et sont dites mais cela advient tout de même plusieurs pages avant la fin de la BD et il me semble que je me suis dit que, une fois que tout allait être dit, on pourrait laisser les personnages avancer encore pendant quelques pages sans que grand chose soit soit dit en plus et que l’on pouvait en rester là et laisser le lecteur lui même construire la suite peut-être…

Vous êtes musicien donc je pensais qu’il y avait aussi une histoire de rythme. C’est votre représentation de la saudade ?

« Musicien » déjà c’est un bien grand mot ! Et la « saudade » c’est un mot compliqué à définir. Il y a une question de rythme c’est sûr ; on essaye de créer une fluidité. En plus, c’est un roman qui raconte un voyage donc le rythme est peut-être encore plus important que dans n’importe quel autre type d’histoire. Effectivement on essaie de jouer- pour reprendre la métaphore musicale – avec des silences, des moments de d’intensité… Il y a quelque chose de commun oui sans doute entre la composition et l’écriture d’une BD même si je ne pense vraiment pas être la personne la plus habilitée pour en parler.

Et pour ce qui est de la saudade – pour ceux qui ne le savent pas c’est ce mot qui est réputé difficile à traduire ou impossible à traduire qui décrit un sentiment à mi-chemin entre la nostalgie et quelque chose de plus positif : comme être content de se souvenir d’une chose bien que cette chose n’existe plus – effectivement, il y a de ça dans cette histoire !

Votre palette aux couleurs éclatantes est votre signature. Est-ce qu’elle fonctionne ici de façon réaliste ou, de façon quasi musicale, en contrepoint d’une histoire triste ?

Déjà je n’avais pas l’impression d’écrire une histoire triste … en tout cas « pas que » ! Mais j’ai conscience du fait qu’il y a une dimension contemplative et assez mélancolique à ce récit et sans doute que, ne serait-ce que de manière intuitive, on a envie de ne pas trop forcer la main, forcer le trait en ajoutant une ambiance chromatique qui serait pesante à un sujet qui l’est déjà un peu.

Cela dit le souvenir que j’ai des premiers mois de cette BD c’est que ça été assez pénible parce que je ne trouvais pas justement la palette chromatique. Je suis passé par un tout tas d’essais, des planches ont été refaites plusieurs fois jusqu’à ce que ça devienne vraiment insupportable pour moi, pour l’éditeur, pour les gens à qui je les montrais ! Ça été très laborieux de trouver cette palette de couleurs. Je pense que j’y suis arrivé quand je me suis dit que je représentais une ambiance qui est celle d’un lieu certes atemporel mais qui porte tout de même la marque de la sécheresse pour certains décors, avec des routes poussiéreuses donc on est dans quelque chose de terreux, d’ocre et puis il y a cette lumière très particulière du Nordeste où il fait très chaud tout le temps. Je pense que j’ai trouvé la note juste en termes de couleurs lorsque j’ai eu l’impression que j’arrivais à retranscrire cette atmosphère. Cela dit c’est intéressant qu’on ait une quête très intime et par moment très mélancolique sur fond de paysage exubérant et paradisiaque. C’est peut-être cela aussi l’équilibre dans cette histoire.

Lors de notre dernière entrevue vous parliez de vous remettre à une technique mixte entre traditionnelle et numérique. Est-ce le cas ?

Oui c’est le cas absolument. Pour être tout à fait exact je commence par faire mes crayonnés à l’ordinateur, je n’utilise pas de crayons enfin seulement des crayons virtuels ; ensuite j’imprime mes crayonnés à la bonne échelle, je passe à ce qu’on appelle une table lumineuse donc je travaille par transparence je fais l’encrage à l’ancienne avec une plume et à l’encre de Chine – technique que j’ai retrouvée avec grand plaisir après avoir réalisé des albums entièrement en numérique – donc on est à à nouveau dans la sensation du papier, l’odeur de l’encre ! Ensuite ces cases encrées, je les scanne et je les colorise à l’ordinateur donc c’est vraiment ce qu’on pourrait appeler une technique mixte avec plusieurs aller-retours entre virtuel et réel ; ce qui rend le processus un peu plus long mais plus agréable. En ce qui me concerne, j’ai trouvé ça assez chouette de ne pas avoir les yeux rivés sur l’ordinateur tout le temps.

Planche 11
Extrait planche 98
4e de couverture

Le titre initialement prévu « Nordeste » a laissé place à « Ivo a mis les voiles ». Pourquoi ce choix ?

Essai de couverture

Alors à vrai dire, le premier titre – ce qu’on appelle le titre provisoire de travail quand il était question d’un projet avec mon éditeur – était une traduction littérale du titre choisi par mon père pour son roman : « Cimetière de navires ». Mais je sentais que mon éditeur sans doute à cause du mot « cimetière » n’était pas follement amoureux de ce titre …

Et les titres comme la couverture c’est un peu la chasse gardée des éditeurs donc je savais que, à un moment donné, il faudrait en changer. Mais moi, à ce moment-là, ça me semblait difficile d’imaginer autre chose parce que si on bascule encore une fois dans les dimensions personnelles de ce projet, j’avais toujours connu le roman de mon père comme portant ce titre. C’était très difficile 30 ans après de vouloir changer le nom d’un bouquin que je connaissais depuis toujours !

Et là encore, sans vouloir trop en dévoiler, à un moment dans l’album, il y a un poème écrit sur un coin de table dans un bar et dans ce poème, un vers avec beaucoup d’allitérations en « V » que mon éditeur très habilement en bon éditeur a relevé et il m’a dit « tiens je te laisse y réfléchir, mais je trouve que ça sonne pas mal». Alors comme je l’avais écrit, j’ai été très flatté et je me suis dit que c’était vrai que cela sonnait plutôt bien et que ça pourrait faire un titre.

J’ai fini par me faire à l’idée et même par l’aimer notamment à cause de la métaphore et puis j’aimais bien l’idée de mouvement : avec le mot « cimetière » on a quelque chose de statique, là au contraire avec « les voiles » on a l’idée de quelque chose qui va vers l’avant et on retrouve le thème de l’histoire.

Oui et on retrouve également une allitération comme dans le titre de « LApa LA nuit »…

Oui c’est cela, même si je n’y avais pas trop pensé pour « Lapa » mais peut-être que tous mes titres comporteront une allitération à partir de maintenant ! (Rires)

Et peut-être même que vous allez faire une trilogie brésilienne avec des titres allitératifs alors ?

Oui c’est vrai que ce serait-chouette ! Il faudrait trouver un nom global parce qu’en général les trilogies ont un nom mais je n’en suis pas du tout là ! Et je ne sais même pas ce que sera mon prochain projet même si j’ai quelques idées. Il est peu probable que ma prochaine histoire se déroule au Brésil mais de toute façon j’ai un lien avec le Brésil qui est ce qu’il est… Il y a encore plein de choses à dessiner, tout reste à faire à propos de ce beau pays, et donc ce n’est pas impossible que j’aie envie tôt ou tard d’y revenir !

Merci beaucoup Nicolaï, ce fut encore une fois un plaisir de vous entendre parler de votre travail. Bon vent à « Ivo » !

Interview d’Anne-Laure SEVENO

POUR ALLER PLUS LOIN

Laisser un commentaire