L’homme Miroir

Scénario : Simon Lamouret
Dessin : Simon Lamouret
Éditeur : Sarbacane
240 pages
Prix : 23,00 €
Parution : 07 Février 2024
ISBN 9782377318162
Ce qu’en dit l’éditeur
Une autre vie que les leurs…
« Vente domaniale pour cause de succession vacante. Dépendance de maison de maître, début XIXe. Mise à prix : 15 000 euros. » Il n’en faut pas plus à Élise, quadragénaire citadine, workoholic, mère tout nouvellement célibataire, que cette annonce lapidaire pour sauter le pas. C’est décidé, elle quitte tout, la capitale et son emploi de cadre pour s’installer avec son fils, Antoine, à la campagne. Sur place, elle déchante : il faut débarrasser toutes les affaires de l’ancien propriétaire défunt qui se dresse comme un obstacle entre sa nouvelle vie et elle. Elle appelle en renfort ses parents, Philippe et Rachel, jeunes retraités. Chacun se met au travail et, à travers les objets dont ils vident les pièces, le portrait de l’ancien propriétaire se dessine. D’abord mal à l’aise avec cette intrusion dans l’intimité de l’inconnu, les membres de la famille se laissent peu à peu aller à la curiosité et au fantasme… Si on en croit sa correspondance amoureuse, c’était un coureur de jupons, selon Élise. Plutôt un peintre accompli pour Rachel, qui a manqué sa vocation artistique. Un voyageur libre, pour Philippe. Un aventurier, chasseur de fauve pour le petit Antoine… Vite, chacun projette un peu de lui-même dans cet homme et dans ce qu’ils s’imaginent avoir été sa vie.
Mais qui est-il vraiment, si ce n’est le miroir de leur âme ? Cette vie qui n’est pas la leur, leur permettra-t-elle de surmonter leurs douleurs, et d’aller au devant de leurs désirs ?

Que dit une maison et plus précisément les objets qu’elle recèle de ceux qui l’ont occupée ? Que reste-t-il de leurs amours et du reste ? Dans L’homme miroir paru aux éditons Sarbacane, Simon Lamouret nous invite à suivre un formidable jeu de piste entre passé et présent, imaginaire et réalité au cours duquel Élise, la nouvelle propriétaire, ses parents et son petit garçon vont imaginer la vie du précédent occupant par le biais des objets qui encombrent la demeure. Qui était-il ? Un Don Juan ? Un aventurier ? Un artiste peintre ? Un grand voyageur ? Chacun, projetant ses propres préoccupations, va y aller de son interprétation.
Brillantissime !
Après des études d’illustration à l’école Estienne (Paris), aux Beaux-Arts d’Angoulême et aux Arts Décos de Strasbourg, Simon Lamouret est allé enseigner le dessin à Bangalore. De son séjour indien de 2013 à 1018, naîtront deux romans graphiques Bangalore, (paru en 2017 chez Warum, puis en version colorisée en 2021 chez Sarbacane) et L’Alcazar (2021, Sarbacane), fictionnalisation du quotidien de la main d’œuvre indienne employée dans le bâtiment.



Si de prime abord, ce nouvel album semble en rupture avec les deux premiers dont l’action était située en Inde, outre la dimension anthropologique commune aux trois, il s’inscrit dans une continuité ou une évolution et ce pour trois raisons. La couleur tout d’abord. Du noir et blanc de Bangalore à l’explosion de couleurs de L’homme miroir en passant par la bichromie de L’Alcazar. Du documentaire à la fiction ensuite, en passant par la fictionnalisation de L’Alcazar. De l’échelle enfin : du plus grand au plus petit en partant de la ville pour atteindre la maison après un détour par l’immeuble.
Une longère à La Roseraie
Ce troisième album est à nouveau centré sur un lieu mais ce n’est plus une ville ou un immeuble mais une petite maison à la campagne dans une zone périurbaine un peu sinistrée suite à la fermeture des carrières de Sainte-Chabelle dans les années 60-70, conférant ainsi en filigrane une dimension sociale au récit. Ne cherchez pas Sainte-Chabelle, ni La Roseraie, ce sont des lieux fictifs dont les abords – zone commerciale et déchetterie – ressemblent à ceux de n’importe quelle ville située dans n’importe quelle région. Cependant, la considération des indications routières – D1206, département de l’Ain, proximité de l’A48 et l’A49, autouroutes situées en Isère – pourrait nous conduire dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Flou géographique …

Présence de l’absent
Avant même de pénétrer dans le récit, un arrêt s’impose sur la superbe couverture d’un jaune lumineux dans laquelle se découpe au sens propre comme au figuré la silhouette d’un homme assis, jambes croisées, nonchalamment accoudé sur une chaise nous permettant de découvrir, comme par le trou d’une serrure, l’intérieur de la maison : papier peint à fleurs, fenêtre, parquet, nappe à carreaux, 2 chaises. Sur ses genoux, un carton à dessins.

Quand on ouvre l’album, nous retrouvons, telle la pièce manquante d’un puzzle, cette silhouette vide assise en bout de table de la salle à manger; au centre de la pièce, Élise, une carte postale à la main …

Une annonce instaurant le rapport du personnage au lieu

Élise voit dans cette petite annonce une belle opportunité pour un nouveau départ : Quitter son emploi de productrice pour la télé, quitter la ville pour la campagne. Fraîchement séparée de son compagnon, sans même l’avoir visitée, elle saute sur l’occasion.
Cette maison, nous allons la découvrir progressivement avec elle. De nuit. Le récit commence par un long plan séquence. Arrivée en voiture, apparition du toit de la maison avant d’y pénétrer. Pas d’électricité bien sûr. Façon caméra subjective, c’est à la lueur de son portable que nous allons parcourir chacune des pièces abasourdis par l’incroyable fatras qu’elles renferment.

« Quitter un appartement. Vider les lieux.
Décamper. Faire place nette. Débarrasser le plancher.
Inventorier, ranger, classer, trier.
Éliminer, jeter, fourguer.
Casser.
Brûler.«
[…]
Georges Perec, Déménager
Faire place nette … C’était bien précisé dans l’annonce que tel n’était le cas. Mais de là à imaginer un tel capharnaüm …
Heureusement, ses parents Rachel et Philippe et son petit garçon de 6 ans Antoine doivent la rejoindre en camping-car le lendemain pour l’aider. On y verra plus clair.
C’est dans cette première séquence qui plante le décor que, suite à la lecture d’une carte postale trouvée à terre dans la salle de bain, « il »apparaîtra pour la première fois dans une très belle scène où à travers un miroir brisé le bric-à-brac encombrant la baignoire va se métamorphoser …

Qui était-il ?
De l’ancien propriétaire de la longère inhabitée depuis plus de trente ans, à part son nom François-Léopold Desaix – un rapport avec Louis Charles Antoine Desaix, général français qui s’est illustré pendant la campagne d’Égypte de Bonaparte ? – et la date de sa mort le 05/02/1987, on ne sait strictement rien. D’après le notaire, il aurait fait partie de la famille d’industriels qui occupait la maison de maître adjacente. On en apprendra un peu plus au cours du récit par des personnages secondaires tels les chasseurs, mais ce ne seront que des témoignages indirects. Les anciens du village disent l’avoir vu peindre…
L’amoncellement d’objets laisse à penser que c’était un accumulateur compulsif ; les tableaux orientalistes, qu’il a voyagé dans d’autres contrées, encore que, en regardant de plus près… mais j’y reviendrai.
Alors, comblant le vide, chacun va lui inventer une vie et brosser son portrait.
Élise, Rachel, Philippe, Antoine et les autres
Mais à travers ce portrait ne serait-ce pas leur propre portrait en creux qu’ils dessinent ?
Tout comme les albums précédents, L’homme miroir présente un côté anthropologique, ici à l’échelle de la famille. D’ailleurs, petit clin d’œil en passant, Tom, l’ex d’Élise est titulaire d’un doctorat d’anthropologie … Là encore Simon Lamouret a effectué un très très beau travail sur la psychologie des personnages tant dans leur comportement, les rapports qu’ils entretiennent entre eux que leurs propos qui sonnent juste. Tous se trouvent à un carrefour de leur vie : changement radical pour Élise dû à la séparation, entrée au CP et non présence quotidienne du père pour Antoine, retraite pour Philippe et pré-retraite pour Rachel.
Si nous suivons les différents membres de la famille dans la banalité du quotidien et des actions engendrées par la nécessité de débarrasser la maison et d’effectuer de menus travaux, ce qui est loin d’être banal, c’est la façon dont chacun va se projeter, se refléter dans l’homme miroir en fonction de son propre vécu ou ses aspirations.
Élise est sans doute la plus pragmatique.

« Emménager
Jeter le bazar qui s’est amoncelé dans la maison, se débarrasser des meubles en mauvais état pour installer ses propres affaires.
Trouver du travail
Décoller ses tapisseries d’un autre âge et tout repeindre en blanc
Une page blanche, voilà ce qu’il lui faut.«
Elle, ce qu’elle veut, c’est mettre la maison en état afin de prendre un nouveau départ ce qui ne l’empêche pas au vu de la carte postale puis de la photo, de laisser son esprit vagabonder et projeter dans l’homme miroir rencontre et vécu avec son ex compagnon.

Contrairement à sa fille, Rachel aurait tendance à tout vouloir garder. Elle est celle qui va montrer le plus d’empathie avec le disparu. Elle qui a renoncé à ses aspirations artistiques ne peut qu’être touchée – plus que par les tableaux – par les dessins et peintures qu’elle a retrouvées dans le fameux carton à dessins de la couverture et également par la découverte de la bible de ses 20 ans, l’incontournable Du Spirituel dans l’art et dans la peinture en particulier de Kandinsky. Nostalgie de la vie de bohème de sa jeunesse … qui entre en contradiction avec sa vie rangée auprès de Philippe, bricoleur féru de mécanique à un point tel que c’en est presque obsessionnel. Lui, c’est la 2CV trouvée dans la remise qui va réveiller ses propres souvenirs de jeunesse et lui faire voir en l’homme miroir un voyageur épris de liberté.

Quant à Antoine, il se pose beaucoup de questions sur la mort. Impressionné par les tableaux, la découverte du fusil, le portrait et la vareuse d’officier de la première guerre mondiale lui font voir en l’homme miroir un aventurier chasseur de fauves. Il fera du jardin en friche devenu tour à tour jungle et désert à ses yeux son terrain de jeu de prédilection.

Un quatuor polyphonique
« Dans ce récit choral, je voulais que le personnage de l’absent soit questionné par d’autres altérités. À savoir : un couple de grands-parents, une femme et un enfant qui vont construire un récit polyphonique. »
Simon Lamouret a fait le choix d’une typographie différente pour chaque personnage en adéquation avec son caractère : Majuscules d’imprimerie pour le caractère bien trempé d’Élise et de son père différenciées par une taille plus grande en italique pour Philippe qui est un peu sourd et de ce fait parle sans doute un peu plus fort; police tout en rondeur et en douceur pour Rachel au caractère plus conciliant; un mélange de cursive et de script, de majuscules et de minuscules pour Antoine en pleine période d’apprentissage non seulement de la lecture et l’écriture mais aussi de la vie.

Outre l’identification immédiate des interlocuteurs, l’utilisation de ce procédé va également permettre au lecteur de repérer facilement les moments fantasmés puisque dans ces séquences, quel que soit le personnage qui parle, seule la police du personnage parti dans ses pensées ou ses rêves est utilisée. Ingénieux !
La règle de quatre
Quatre membres de la famille, quatre chapitres, quatre chansons, quatre tableaux.

On va retrouver la silhouette de couverture, incarnée cette fois, en ouverture de chacune des quatre parties qui chapitrent l’histoire, chacune correspondant à une identité fantasmée de notre homme miroir.
En bas, à droite du personnage, un QR code renvoyant à une chanson originale écrite par l’auteur et mise en musique et en voix par Efflam Labeyrie et Cyril Ollivier de la Cie L’unanime. Non indispensables pour comprendre le récit, ce sont plutôt des intermèdes incitant le lecteur à faire une pause et s’imprégner ainsi de l’atmosphère du chapitre qui suit.
4 Chapitres donc :

1. Inventaire

2. The garden

3. Il neige

4. Le jour du lion
Et puis à chaque fois, juste après cette page titre, un tableau d’inspiration orientaliste viendra envahir tout l’espace de la double-page.

Une partition savamment orchestrée
Entremêlant les différentes voix, les différentes temporalités, le réel et la vie fantasmée de l’homme miroir, Simon Lamouret joue beaucoup sur les résonances et les réminiscences, réminiscences pour les personnages, résonances pour le lecteur à partir des notamment des tableaux tant au niveau des lieux – l’arrière-plan de la déchetterie qu’on retrouve dans le 1er tableau, la porte du marché dans le second, le salon dans le troisième … que des objets tels le fusil dans le second tableau ou la mandoline dans le troisième … ce qui d’autre part mène à penser que ces tableaux pseudo orientalistes n’ont pas été peints sur le motif mais à La Roseraie. Les réminiscences ne sont pas que picturales, elles peuvent être littéraires aussi où un mot ou une association de mots peut déclencher la rêverie, à voir l’importance que le mot désert prononcé de façon tout à fait banale dans la voiture par Rachel va provoquer plus tard chez Antoine ou encore l’effet d’un extrait de l’essai de Kandinsky sur Rachel …

Et puis il y a le papier peint : papier peint de la chambre d’Élise que l’on va retrouver dans la chambre de bonne parisienne que notre homme occupait dans sa jeunesse …
Des couleurs et des détails à profusion
L’utilisation de couleurs saturées, le dessin inventaire avec sa prolifération de détails dans chaque planche, chaque case tout cela non seulement est au service de la narration mais aussi colle parfaitement à la situation, la sensation d’étouffement que l’on pourrait ressentir dans une maison à ce point encombrée. Nous permettant d’échapper à cette oppression, de pleines pages ouvertes sur la nature viennent aérer le récit.
Afin d’être le plus juste possible dans sa représentation de l’espace, le dessinateur a construit une maquette de la maison à l’échelle 1/100e et a placé dans chaque pièce les meubles, chaises, baignoire … en carton découpé avant de prendre des photos afin de visualiser les différents angles de vue.
« J’ai filmé les espaces avec mon téléphone portable pour avoir des idées de cadrage et mieux les habiter ; C’était une façon de mieux m’y projeter, de dessiner les espaces et les déplacements de mes personnages avec plus de précision. »
Il a travaillé en tradi. Pas d’encrage ici mais un trait de contour exécuté aux crayons de couleur qui se veut discret et l’utilisation de gouache et d’aquarelle pour la mise en couleur avec de léger changements de palette qui permettent de passer plus aisément d’un univers à l’autre, du réel au fantasmé ou au passé.
Un petit mot sur les 4 tableaux enfin qui eux aussi sont un mélange des genres. De facture pseudo orientaliste à la manière d’un Delacroix ou d’un Gérôme, chacun est un amalgame de différents styles et époques. Ne voit-on pas sur l’un une bataille entre poilus et soldats grecs de l’Antiquité ? ce qui d’ailleurs marquera le jeune Antoine qui projettera la scène dans un décor digne du Douanier Rousseau.


C’est la forêt et non la savane qui sert de décor au lion. Quant au tableau il neige, c’est un véritable petit bijou du genre : ayant pour cadre la salle à manger, c’est un collage dans lequel on vont se glisser un morceau de couloir de la maison, des moucharabiehs, l’Odalisque au fauteuil de Matisse, une autre odalisque, une cafetière italienne à la main …


Il faut lire l’homme miroir comme on regarde un film de David Lynch : s’immerger dans le récit, lâcher prise et à l’instar des personnages se projeter dans une histoire d’une telle richesse et à la construction si subtile qu’on n’en entrevoit pas tous les joyaux à la première lecture. Alors on y revient, on la lit une deuxième, puis une troisième fois … en faisant à chaque fois de nouvelles découvertes.
« Qui est le reflet, qui est l’image originale au final ?«
Nous peut-être.
POUR ALLER PLUS LOIN
Les autres albums de Simon Lamouret
Bangalore, 2021, Sarbacane

« Bangalore n’a pas le charme désuet de Calcutta ni la folie épicée de Bombay, ou encore la grandeur historique de New Delhi. Mais dans les rues de Bangalore, on trouve de tout : des fruits et des légumes, du thé et des cigarettes, des cireurs de chaussures et parfois même des coiffeurs. La télévision s’y regarde au travers des vitrines des restaurants et le linge sale s’y lave en famille.
Certains y dorment, d’autres y fument, boivent ou urinent contre les murs. Des serviteurs y promènent des chiens obèses et les jupes des filles raccourcissent, tandis que le corps des mères s’épaissit.«

L’Alcazar, 2020, Sarbacane

« Inde, de nos jours, dans le quartier résidentiel d’une grande ville.
Sur le chantier d’un immeuble en construction coexistent une dizaine de personnages venus des quatre coins du pays : Ali, le jeune ingénieur inexpérimenté, Trinna, un contremaître intransigeant, Rafik, Mehboob et Salma, manœuvres provinciaux rêvant de lendemains meilleurs…
Mais aussi Ganesh et sa bande de rajasthani, carreleurs hindous aux accents conservateurs qui viennent grossir les rangs de ce chantier supervisé par un jeune et riche promoteur. »
D’autres maisons
Le mystère de la maison brume de Lisa Mouchet
2020, Magnani

« Dans un pays indéterminé, à notre époque, existe une demeure grandiose et abandonnée au milieu d’une zone pavillonnaire. Cette maison à l’architecture post-moderne et baroque fut construite il y a longtemps déjà par l’étrange Mr Zéro. Trois voisins (trois crapules) voyeurs et peu scrupuleux sont obsédées par cette maison dans laquelle personne ne rentre et d’où personne ne sort. Ils décident un soir de s’y introduire ensemble pour en percer les secrets ; à leurs risques et périls. Dans « Le Mystère de la Maison Brume », Lisa Mouchet met en pages un livre d’enquête où les trois petits cochons s’introduiraient chez le grand méchant loup ! Cette bande dessinée entièrement en vue subjective, plonge le lecteur dans une expérience narrative et graphique sidérante qui fait se rencontrer David Hockney, David Lynch et Agatha Christie.«
Ayant eu la chance de faire partie du jury du Prix du public France Télévisions du festival d’Angouleme en 2021, j’ai pu découvrir à cette occasion Le mystère de la maison Brume qui faisait partie des 8 albums selectionnés. Formidable expérience de lecture!
Simon Lamouret dit s’être inspiré de son procédé narratif qui consistait à donner à chaque personnage une typographie différente ce qui permet de savoir qui parle hors-champ sans alourdir les dialogues en mentionnant le nom du personnage.


Ici de Richard Mc Guire
2015, Gallimard

« Ici raconte l’histoire d’un lieu, vu d’un même angle, et celle des êtres qui l’ont habité à travers les siècles. Dans cet espace délimité, les existences se croisent, s’entrechoquent et se font étrangement écho, avant d’être précipitées dans l’oubli. Richard McGuire propose ainsi une expérience sensorielle inédite, puissante et presque magique du temps qui passe.«





