Interview Sergio Garcia Sánchez & Lola Moral


Interview Sergio Garcia Sánchez & Lola Moral : Le ciel dans la tête

au festival Quai des bulles, Saint-Malo

29 octobre 2023

Lola Moral et Sergio Garcia Sánchez, bonjour. Après Le Livre sur la place à Nancy, je suis ravie de vous retrouver au festival Quai des bulles dans cette belle ville de Saint-Malo. Vous êtes respectivement la coloriste et le dessinateur de l’album Le ciel dans la tête qui vient de paraître chez Denoël Graphic dont le scénario est signé Antonio Altarriba. Avant de parler de l’album proprement dit, afin qu’on vous connaisse un peu mieux, pouvez-vous chacun dresser le portrait de l’autre : parcours, œuvres, et artistes qui l’inspirent. Honneur aux dames : Sergio, parlez-nous de Lola.

Sergio : Lola, c’est ma femme. On est marié, en fait. C’est toute ma vie. On partage tout, vraiment tout. J’adore travailler avec elle parce que je crois qu’elle est une des meilleures coloristes de la planète mais aussi une scénariste géniale; même si elle n’écrit pas beaucoup, c’est une scénariste géniale. C’est une personne qui me donne beaucoup d’amour vraiment, de calme aussi mais qui est une artiste assez spéciale. C’est une grande dessinatrice aussi : elle fait de la céramique. Je crois que toute ma vie est comme elle est parce que je suis avec elle, voilà.

Alors à votre tour Lola, qui est Sergio ?

Lola : (rires) C’est difficile après ces paroles… Sergio, je crois, c’est le meilleur dessinateur du monde. (Sergio : Non) (Rires de Lola) Mais après, c’est un très bon narrateur graphique. Il me donne beaucoup d’amour (rires), des enfants et professionnellement il aime beaucoup faire des narrations : ce qu’il voit, il le voit comme des dessins. Il pense en dessins. C’est un grand observateur des choses, des gens, de la vie, de moi (rires) et enfin il fait des dessins exceptionnels.

Passons à l’album à présent. Comment est né ce projet ?

Sergio : C’était compliqué. Si on remonte au début, on pourrait y passer des heures parce que c’est compliqué. Grosso modo, il a changé pas mal de fois. On avait déjà fait un livre avec Antonio qui était très expérimental [NDLR« Cuerpos del delito »] C’est un poster dans lequel il y a un cadavre. Toute l’histoire est racontée dans le cadavre. Là, il voulait faire un roman graphique plus traditionnel même si j’expérimente tout le temps le dessin mais avec un format plus simple, plus normal disons. On est passé par différentes périodes jusqu’à ce qu’il rencontre Idoia Moreno, fondatrice de l’ONG Jambo Congo qui travaille au Sud-Kivu justement, où sont les mines de coltan.

Il est parti de la première histoire qu’on voulait faire, il a changé les protagonistes en les remplaçant par des personnages d’origine noire du Congo et puis finalement il m’a dit Écoute on va faire l’histoire d’un jeune garçon au Congo. Voilà, ça s’est fait un peu comme ça. Mais on a passé pas mal de temps à parler, à discuter, à voir toutes les possibilités jusqu’à arriver là. Et c’est cette rencontre avec Idoia Moreno qui a changé sa vue et la perception de ce qu’il voulait raconter. Il me semble que pour mon premier livre, il a été à mon service, suivant l’idée que je voulais faire et dans ce deuxième livre, on a été à son service. Il voulait raconter cette histoire et on a mis tout ce qu’on pouvait au niveau dessin et au niveau couleur pour raconter cette histoire.

Vous avez donc œuvré à trois. Alors comment ça s’est passé au niveau du storyboard, du découpage … qui a fait quoi ? Est-ce qu’Antonio vous a remis un scénario déjà découpé ou alors est-ce qu’il vous a laissé une liberté totale à l’un comme à l’autre?

En fait quand Antonio écrit, il est très cinématographique, il est très précis : plan 1, on voit ça, plan 2 etc … Moi je ne peux pas travailler comme ça, absolument pas. Il y a des dessinateurs qui aiment bien ça. Il a travaillé avec des dessinateurs qui aiment bien qu’il dise tu fais ça, ça, ça … et ils le dessinent. Moi je ne peux pas et si je fais ça, ça ne va pas marcher parce que c’est un livre anodin au niveau graphique pour moi, pour mon dessin. Pour les autres, ça c’est génial. Alors je lui ai dit Écoute Antonio, je vais lire ton histoire mais je veux faire ce que je veux pour la mise en page, pour la composition, que tu me laisses la liberté. Il m’a dit oui absolument. C’est pour cela que je fais le livre avec toi et pas avec un autre. Alors ce que je fais pour dessiner, c’est ouvrir le scénario qui, comme je l’ai dit est très précis, je comprends ce qui se passe et après je ferme et je commence la mise en pages. Quand je dessine, je passe à Lola qui fait la couleur. Et ils ont été très contents : Antonio, Jean-Luc Fromental et Luis Martínez notre éditeur espagnol, ils ont été très contents du résultat.

Comme vous venez de le dire, vous n’aimez pas avoir un scénario déjà découpé. Donc Antonio vous a laissé carte blanche. Vous avez quand même une narration graphique particulière, qui vous est propre, qui est très recherchée. Alors en quelques mots, est-ce que vous pouvez résumer votre conception de la narration graphique et comment vous l’avez appliquée à cet album ?

Je suis prof à l’université mais avant ça, j’ai fait déjà des recherches en narration graphique. Actuellement, il y des choses que j’ai pu travailler et des choses qui ne sont pas si évidentes. Normalement je travaille avec la narration multilinéaire, les conteneurs d’histoires, les formats expandus, etc… Ici, j’ai surtout travaillé avec la métaphore visuelle. Par exemple, s’il y a une bataille, le scénario dit Nivek monte sur le toit, il tue quelqu’un et après il descend, je préfère faire ça dans une seule image dans laquelle on voit Nivek et des petites cases avec tous les gens qui sont morts.

C’est une forme différente de raconter la même chose. Et ça j’aime bien. Dans ce livre je travaille surtout avec la métaphore d’histoire et avec un dessin très déformé dans une mise en image dans laquelle il n’y a pas de marge extérieure parce que la page est débordée, elle occupe tout. Toutes les compositions de toutes les pages sont complètement différentes. Il n’y a pas de répétition, chaque page est complètement différente, il n’y a pas de grille.

Le ciel dans la tête est un récit très dur, insoutenable par moments et pourtant … pourtant, graphiquement parlant, c’est une splendeur : Le trait élégant et stylisé, l’ingéniosité de la narration graphique avec ses planches qui occupent tout l’espace de la feuille sans marge aucune, aux espaces intericoniques noirs, le découpage extrêmement varié et inventif, la construction ou déconstruction de la page illustrent à la perfection le paradoxe de l’Afrique où la beauté et la magie côtoient la cruauté et la barbarie. Pouvez-nous expliquer vos choix notamment dans la représentation de la violence ?

Je crois que ça a été le plus problématique. En fait, je raconte tout le temps que quand j’ai vu la première esquisse du scénario qui est très simple mais qui raconte tout – il y avait déjà des détails de tout ça – j’ai dit « Écoute Antonio, je crois que tu vas travailler avec Keko qui est habitué à travailler avec ce noir et tout ça. » Il m’a dit « Non, je crois que pour cette histoire -– comme elle est si dure – on a besoin ta métaphore visuelle. » Et c’est vrai qu’on a fait un dessin que les gens décrivent comme beau. Quand ils voient le livre, ils s’exclament Oh mais c’est beau mais quand ils commencent à lire, ils voient la cruauté parce qu’on laisse le lecteur imaginer ce qui n’est pas dessiné. Et cela est plus terrible je crois que si la bd avait été explicite. Il y a une anecdote que je raconte. J’ai rencontré Rutu Modan, une dessinatrice israélienne à Madrid parce qu’on a fait une présentation ensemble et je lui ai montré quelques pages du projet à son début et elle m’a dit Écoute Sergio, c’est si beau que c’est terrible. C’est plus terrible qu’avec le sang, les blessures physiques et tout ça. Et alors, c’est un double effet parce que je voulais éviter de trop montrer la violence mais la violence, c’est le lecteur qui va l’imaginer.

Lola, vous êtes pour beaucoup dans la réussite de cet album par votre gestion de la couleur et les variations de lumière au cours des sept chapitres de l’album.

Si le premier chapitre Congo s’ouvre sur un noir profond, le noir dans lequel est plongé Nivek enseveli dans la mine, a contrario dans le chapitre consacré à la savane, le bleu du ciel envahit les cases et les couleurs sont lumineuses. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vos intentions ainsi que la technique utilisée ?

Quand arrive mon tour pour les couleurs, il y a quelque temps que je vois Sergio dessiner, je connais bien l’histoire, je connais bien les personnages. Dans ma tête j’imagine déjà les couleurs de l’album. C’était clair pour moi que les couleurs devaient faire un équilibre. Comme le dessin de Sergio. Ne pas montrer la violence, ne pas montrer des couleurs fortes. C’est mieux comme ça, je crois. C’est un équilibre entre l’histoire et des couleurs plus naturelles. Le sang, c’est jamais rouge, c’est du noir.

D’ailleurs je trouve que le noir sculpte l’album. Que ce soit le sang, que ce soient les marges, le graphisme qui se poursuit dans le noir …

Sergio : Voilà, c’est ça.

Lola : C’est le lecteur qui pense que le sang est rouge (rires), l’imagine mais sinon dans l’album c’est noir.

Oui, on le voit rouge

Lola : Et alors les couleurs s’adaptent à tous les paysages de l’Afrique pendant la traversée du personnage. On commence avec des noirs et peu à peu, elles s’adaptent à la savane, au désert, à la Libye jusqu’à l’Europe. Il y a une évolution jusqu’à ce que le personnage arrive en Europe.

Alors un petit mot justement sur les personnages et leur représentation. Sortes de grands insectes aux membres démesurés qui se déforment en épousant l’action et vont envahir tout l’espace ou à l’apparence de fétiches à d’autres moments. Et puis il y a les changements d’échelle notamment dans l’épisode avec le magicien et l’évolution physique de Nivek tout au long du périple. Comment avez-vous travaillé les personnages ?

Sergio : En fait, ce livre me convient tout à fait en tant que dessinateur parce que normalement, j’aime bien la déformation des personnages et ce style fait référence à ce qu’on appelle entre guillemets le dessin primitif mais ce n’est pas primitif. C’est très intéressant pour moi. Et aussi le dessin de la pré-Renaissance : l’art roman, gothique, Jan Van Eyck etc, c’est des points de vue que j’aime bien dessiner avec des profils comme les Égyptiens avec une projection très orthogonale de la représentation, avec une vision qui semble moderne mais en réalité ancienne de la représentation parce je crois que ça marche très bien avec l’Afrique parce que quand on regarde les dessins africains, ils sont aussi comme ça. C’est nettement stylisé en profil ou de face, etc

Lola : C’est très didactique aussi.

Sergio : Oui voilà, c’est très didactique. Ce sont des dessins pour raconter des histoires. Tout l’ancien dessin s’est créé pour ça et alors, ça a été très facile cette adaptation parce que ce sont mes références ces derniers temps, c’est ce que je cherche comme dessinateur et l’adaptation avec cette histoire a été très naturelle justement pour ça. Puis elle change un peu quand on arrive en Europe : C’est plus classique, c’est moins exagéré et ça passe aussi avec les couleurs de Lola. C’est très coloré dans la savane et puis après c’est beaucoup plus gris.

Alors après les personnages, les décors justement qui sont aussi extrêmement importants, notamment la végétation représentée également de façon stylisée comme dans la magnifique double page qui ouvre le chapitre de la jungle ou encore les arbres de la savane. Et puis il y a aussi la représentation du royaume de Babungo ou les contreforts de l’Acacus.

Antonio Altarriba nous offre un récit extrêmement documenté s’appuyant sur la réalité, sur des faits réels. Et vous-même, sur quoi vous êtes vous appuyé pour représenter les paysages parce que, là aussi, c’est une représentation de la réalité..

Oui, c’est exactement ça. C’est vrai qu’on prend les éléments qui nous intéressent pour raconter, pour dessiner. Et surtout comme tout dessinateur, j’ai essayé de travailler avec un concept qui s’appelle le non-lieu. Le non-lieu c’est tous ces éléments qu’il y a déjà dans l’imagination et la conscience de chaque lecteur et avec lesquels on peut jouer. Tout le monde sait comment c’est la mer, comment c’est la jungle. Alors il y des doubles pages très explicites comme celle-ci et après, je vais dessiner juste un peu et le lecteur va deviner tout le reste. C’est ce que font tous les dessinateurs.

D’autre part, on s’est beaucoup documenté. On a eu beaucoup d’images du Sud-Kivu faites par Idoia qui nous a envoyé une énorme quantité de photos. Même chose pour la savane etc. Il y a même cette population qui semble très fabuleuse et en réalité elle existe. Il y a pas mal de maisons – là c’est un peu exagéré, – mais il y a pas mal de constructions qui sont construites comme ça avec des coupoles.

Et ça, ça existe aussi : ce sont les cheminées.

Alors évidemment, c’est stylisé mais ça correspond bien à la réalité tout comme ça

Voilà. Oui, ça existe.

Vous avez subtilement utilisé la réalité que vous avez adaptée à votre trait.

C’est une architecture qu’on pensait être surtout sur la côte atlantique mais qui existe aussi de l’autre côté. Il y en a partout. Il y a toute une frange en Afrique dans laquelle on trouve ces constructions en argile très typiques. C’est une construction très organique.

Le côté organique on le retrouve aussi ici dans l’aspect noueux qui rappelle le bois. C’est ce à quoi je faisais allusion tout à l’heure quand je parlais de l’évolution de Nivek. Là il est vraiment très noueux tout comme les soldats et après il a un aspect beaucoup plus rond.

Il grandit en fait. Une des choses les plus compliquées, c’est qu’Antonio voulait qu’il passe approximativement de 9 ans, 11 ans, 10 ans à 16 ans, 15 ans et que ça dure 3 ans. Mais la ligne temporelle, c’est pas exactement ça. Alors on a joué avec la métaphore visuelle. On a fait en sorte que le personnage commence à grandir tout doucement et de chapitre en chapitre on a même exagéré les plages du temps.

Voilà qui tombe bien, Vous dites que vous avez exagéré les plages du temps et ma question suivante était : « Autre élément important, votre gestion du temps et de la distance parcourue parce qu’à aucun moment ça n’est notifié dans le texte. Tout passe par l’image.« 

En fait, on avait tout planifié avec une carte de l’Afrique pour savoir exactement quel allait être le déplacement de Nivek, avec Joseph, Aïcha etc… jusqu’en Espagne – parce que il va vers l’Italie mais finalement il arrive en Espagne. On a cherché vraiment des endroits dans lesquels il allait passer. Mais le temps, c’est pas exactement ça : ça dépend du rythme de l’histoire d’Antonio et je dis que c’est un peu comme l’histoire de Don Quichotte parce qu’il y a Nivek qui est le conducteur mais autour de lui, parfois, il y a quelques passages dans lesquels il n’est pas le protagoniste. Par exemple, dans la jungle ce n’est pas lui exactement le personnage principal : le personnage principal c’est Joseph et l’histoire d’amour qu’il y a autour de ça. Et dans la savane, non plus : c’est un témoin qui regarde ce qui se passe mais c’est le magicien qui est le protagoniste. Donc c’est comme Donc Quichotte, il y a l’histoire centrale et plusieurs histoires secondaires avec de l’amour, de la magie.

et de l’amitié aussi

oui beaucoup d’amitié, de l’amour aussi

Oui de l’amour aussi ce qui adoucit un petit peu, on a quand même de petites éclaircies.

Lola : J’ai oublié de dire … Tu m’as demandé comment je faisais les couleurs. Alors j’utilise Photoshop mais d’une manière analogique. Je m’explique : Je suis artiste alors je ne connais pas bien les moyens numériques. Alors je fais une palette de couleurs comme si je faisais de l’aquarelle. Je fais mes mélanges et je les pose.

J’aimerais bien qu’on s’arrête un moment avant la fin sur la couverture et que vous décriviez ce splendide condensé du périple de Nivek. Dans la couverture, on retrouve tout.

Oui. En fait, la couverture, pour moi, c’était un petit peu le risque parce que ces temps-ci je suis surtout connu comme dessinateur qui fait des couvertures dans le New Yorker, qui fait des illustrations aussi dans le New York Times, et dans des journaux espagnols. Je suis un dessinateur de couvertures.

Comment est-ce que je peux faire la couverture pour que ce soit épatant? Voilà. Alors j’ai pensé justement à la manière expérimentale dont j’ai parlé en répondant à la première question : c’est dans la couverture. C’est un conteneur d’histoires. On voit la tête de profil de Nivek, et juste autour, on voit tous les paysages : la mine, la jungle qui sont dans la tête de Nivek et après la savane, le désert, la Lybie, la mer Méditerranée. Et il voit jusque l’Europe : Son regard est dirigé vers l’Europe. Il me manquait les cheveux. Donc c’est une masse noire. J’ai passé du temps à me demander comment faire parce que j’ai expérimenté des textures et à un moment donné j’ai pensé : les étoiles ! parce qu’il y a une scène dans le livre dans laquelle il parle avec Joseph. Il dit j’aime bien voir les étoiles dans la nuit etc. et ça me fait rêver. Alors j’ai dit Ah c’est génial !

Et c’est fantastique parce que j’ai dit à Antonio, J’ai mis dans les cheveux, les étoiles parce que c’est un peu comme les rêves et à partir de ça, on a eu le titre. On parlait du « projet Congo » mais on n’avait pas le nom exact, on n’y avait pas réfléchi. Et il a dit tout de suite « Le ciel dans la tête ». Alors le nom du livre vient pour l’exemple.

Et c’est la deuxième fois que ça se passe parce que j’ai fait une couverture pour un journal espagnol très connu El País sur Poutine. Donc c’est la page de Poutine, c’est aussi un dessin qui est dur parce c’est la guerre en Ukraine, quand la Russie a envahi l’Ukraine et on devait illustrer un article d’Erika Fatland, une écrivaine Norvégienne. Le titre original, c’était La guerre de Poutine. Et quand j’ai fini ça, il me semblait que Poutine n’a pas une tête mais un masque. Il a un masque tout le temps. Il a un rictus comme ça… et j’ai dessiné la tête comme un masque. Alors quand le journal a vu ça, on a parlé avec l’écrivaine et on a changé le titre de la couverture : La guerre de Poutine par Poutine ça enlève le masque. Et ça c’est bien, ça c’est beau qu’il y ait une telle connexion entre le dessin, le texte, le scénariste et le dessinateur.

Pour terminer, quels sont vos projets individuels ou communs en commençant peut-être par votre contribution aux JO de Paris 2024 ?

En fait, on a quelques projets futurs. On vient de finir aussi – elle n’est pas encore en service – la gare de la ligne 14 qui est la nôtre : la gare de Saint-Denis-Pleyel. Et là on a travaillé ensemble. J’ai fait le dessin et Lola a fait de très belles couleurs. Ça a été un projet compliqué parce que tu ne peux pas raconter ce que tu veux. C’est une œuvre publique qui va être beaucoup vue parce que c’est une gare qui voit passer beaucoup de monde et en ça, on ne peut pas dessiner n’importe quoi. Il faut faire très attention de bien représenter le territoire. Et voilà, on est content, je crois qu’on a fait un beau travail. Et je crois qu’eux aussi sont contents. Il va sortir avant la fin de l’année parce qu’il était au départ prévu pour le printemps mais on a dû finir ça pour le 25 décembre.

Moi en ce moment, je travaille pour une galerie d’art, la Galeria Cayón. Je fais des panneaux de grand format pour la galerie pour des expos et j’ai une grande expo l’année prochaine. Ce n’est pas une expo de bande dessinée exactement, ce sont des narrations mais ce sont des fresques de grands formats de 2m20 par 2m45. Il y aura beaucoup de panneaux.

On fait aussi les foires d’art qui en Espagne sont très importantes : Arco, Estampa… Voilà ce que je vais faire pendant toute cette année et Lola, elle, travaille aussi.

Lola : Moi, je fais de la céramique et du dessin. J’ai deux expos : la première au printemps et la deuxième en automne donc je vais travailler. Je vais dessiner mais d’autres choses, pas de la bande dessinée, et faire de la porcelaine.

Eh bien merci beaucoup à tous les deux

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