PETER PAN DE KENSINGTON


Peter Pan de Kensington

Peter Pan
Scénario : José Luis Munuera
D’après James Matthew Barrie
Dessin : José Luis Munuera
Éditeur : Dargaud
96 pages
Prix : 21,50 €
Parution :  30 aout 2024
ISBN 9782505126041

Ce qu’en dit l’éditeur

La nuit, rien n’est pareil. La réalité s’efface pour laisser place à l’imagination. En journée, les jardins de Kensington, à Londres, sont envahis par les humains. À la nuit tombée, ils deviennent le territoire du merveilleux…La petite Maimie Mannering, six ans, s’est perdue dans ce parc immense après la fermeture des portes. Elle croise la route de fées qui menacent de « manger ses petits doigts », puis elle fait la connaissance d’un certain Peter Pan. Un drôle de garçon, ce Peter. Capable de voler, il parle à Maimie d’un « pays imaginaire, une île où les enfants ne grandissent pas».

Maimie voudrait bien rentrer chez elle. Mais Peter aimerait qu’elle reste avec lui pour s’amuser. Ensemble, ils vont rencontrer la Reine des fées et tenter de résoudre une énigme improbable qui permettra à Maimie de trouver la sortie du parc, avant que le jour ne se lève et qu’elle ne reste coincée dans le parc… à jamais!

Avant de mettre en scène Peter Pan dans une pièce de théâtre, en 1904, puis dans le roman Peter and Wendy paru en 1911, James Matthew Barrie lui a donné naissance en 1902 dans un autre roman, Le Petit Oiseau Blanc. José-Luis Munuera adapte ce texte jusqu’alors oublié, en proposant une vision du personnage à la fois personnelle et fidèle à l’oeuvre de l’écrivain.

Après Bartleby le scribe et Un chant de Noël, Peter Pan de Kensington paru comme les deux albums précédents aux éditions Dargaud est la troisième, je ne dirai pas adaptation mais plutôt appropriation, réécriture d’un grand classique de la littérature anglo-saxonne à laquelle s’attaque José Luis Munuera avec toujours autant de finesse et d’intelligence. Peter Pan, ce n’est pas que pour les enfants. On est là bien loin du Peter Pan de Disney. Munuera est remonté aux origines, au temps où Peter Pan hantait la nuit les jardins de Kensington et nous emporte dans un de ces précieux moments poétiques et féeriques hors du temps. Éblouissant !

Le père de Peter Pan

Il est me paraît difficile de parler de Peter Pan sans évoquer brièvement certains éléments de la vie de Barrie qui ont clairement influencé sa production littéraire et notamment Peter Pan.

Né en 1860, il est le 9e enfant et dernier garçon d’une famille de la classe moyenne écossaise qui en compte 10.

Alors qu’il allait sur ses sept ans, son frère David âgé de 14 ans est mort dans un accident de patin à glace. Sa mère ne s’en remettra jamais.

Michael en Peter Pan, 1906

En 1897, l’auteur reconnu notamment pour ses pièces de théâtre à succès approchant de la quarantaine rencontre George et Jack les ainés des enfants Llewelyn Davies dans les jardins de Kensington. Très vite, lui qui bien que marié n’a pas d’enfants va devenir très proche de la famille, notamment des garçons, pour qui il inventera des histoires qui nourriront sa création littéraire.

Arthur Llewelyn Davies et ses 5 fils en 1904

La petite musique de Barrie

La mort tragique de son frère donnera naissance à une petite musique qui sous-tendra tous ses récits, particulièrement ceux autour Peter Pan.

Cette petite musique, on l’entend dès les premières pages de l’album à travers l’épisode de la vendeuse de ballons, épisode dans lequel Munuera représente d’abord la réalité avec la découverte du corps dans le parc et ensuite la version féerique avec la vendeuse qui s’envole…

Peter Pan est né du rapport un peu trouble qu’avait Barrie à l’enfance, au traumatisme résultant non seulement du drame survenu mais également, David étant son fils préféré, de la désaffection de sa mère à son égard qui s’en suivit. Dans Peter Pan, il y a un peu de David mais aussi un peu de Barrie lui-même, devenu invisible aux yeux de sa mère.

Du Petit oiseau blanc à Peter Pan à Kensington

En 1902, paraissait Le Petit oiseau blanc de James Matthew Barrie, un roman « d’atmosphère » constitué d’un enchâssement de petites saynètes sans réel fil conducteur si ce n’est celui de la paternité réelle ou fantasmée.

Le petit oiseau blanc, à travers l’alter ego de Barrie le Capitaine W. un célibataire londonien, c’est l’histoire d’un homme seul qui d’une part projette ses désirs de père sur un enfant qui n’est pas le sien et d’autre part porte en lui toute la nostalgie de l’enfance perdue.

Le Petit oiseau blanc, c’est aussi l’enfant décliné de trois façons : l’enfant bien réel George Llewelyn Davies (nommé David dans le texte) pour lequel Barrie s’était pris d’affection, Peter Pan, sa création littéraire et Timothy, l’enfant rêvé, le fils qu’il n’aura jamais.

Editions Ter

C’est donc dans cet ouvrage resté inédit en France pendant plus d’un siècle – il paraîtra en 2013 aux éditions Terre de Brume – qu’apparaît Peter Pan pour la première fois, un Peter Pan bien différent de celui de notre imaginaire collectif puisqu’il y est décrit comme un personnage à mi-chemin entre l’humain et l’oiseau. Un Peter qui âgé de sept jours s’était envolé par la fenêtre avant que sa transformation ne soit achevée vers les Jardins de Kensington car comme tout le monde le sait, tous les enfants ont été des oiseaux avant d’être des humains.

Barrie fera évoluer le personnage deux ans plus tard dans une pièce de théâtre « Peter Pan ou le garçon qui ne voulait pas grandir ». D’immortel, l’enfant imaginaire était devenu éternel.

Devant le succès obtenu par la pièce, il l’adaptera en roman en 1911 sous le titre Peter et Wendy.

Entre-temps, sera paru en 1906 Peter Pan dans les jardins de Kensington illustré par Arthur Rackham qui n’est autre que la propre adaptation par Barrie lui-même des 6 chapitres consacrés à Peter Pan dans le roman d’origine.

2010, Éditions Terre de Brume

C’est cette version, sorte de préquel remontant aux origines de Peter que Munuera a décidé d’adapter contrairement à Disney, Loisel ou la multitude d’adaptations qui ont été faites de cette œuvre.

Adapter l’inadaptable

Comment adapter un texte poétique aussi évanescent réputé inadaptable ? Il n’y a pas d’intrigue proprement dite dans Peter Pan dans les jardins de Kensington « juste une succession d’anecdotes, de rencontres et de descriptions du parc à partir des créatures qui le peuplent. »

Il a donc fallu trouver une ligne narrative qui relierait les différents éléments du récit initial. Maimie Mannering est un des personnages du Peter Pan dans les jardins de Kensington de Barrie qui s’était volontairement laissé enfermer dans les jardins pour assister au bal des fées. Alors qu’elle n’apparaissait que brièvement dans le texte de Barrie, Munuera en a fait une des protagonistes du récit allant même jusqu’à lui faire vivre des évènements arrivés à Peter dans le récit initial.

© Dargaud

Comme fil conducteur reliant les aventures et diverses rencontres faites par Peter et Maimie à l’intérieur du parc, Munuera va introduire une quête. Maimie va devoir résoudre une énigme afin de trouver avant le lever du soleil, le sésame qui lui permettrait de sortir des jardins et rentrer chez elle : un dé à coudre. En cas d’échec, elle y resterait bloquée à jamais. Double clin d’œil soit dit en passant primo à la désignation du baiser dans le récit initial, secundo à Wendy cousant l’ombre de Peter dans la pièce de théâtre.

Tout au long du récit des péripéties de Peter et Maimie, nous sommes guidés par un sage : le corbeau Salomon, ami de Peter, personnage à part entière qui ne se contente pas d’être narrateur et acteur mais tient également le rôle de Jiminy Cricket dans l’histoire.

© Dargaud

Il y a le fond mais il y a aussi la forme.

Une des trouvailles narratives a été de confier la narration aux fées et aux oiseaux qui dialoguent entre eux tout comme la reine Mab avec ses sujets. Chez Barrie, l’histoire nous est contée par un narrateur extérieur – Le capitaine W. qui s’adresse à David –  alors que dans l’album il disparaît, remplacé par le dialogue sous forme de bulles ce qui rend le récit d’autant plus vivant. On notera la très grande attention portée à la différentiation des formes des phylactères selon les interlocuteurs : rectangulaires pour Peter Pan, Maimie et les oiseaux du monde réel, arrondies pour les fées, la reine Mab et son peuple du monde féérique, sur fond noir pour les ombres et les arbres.

Who or what is Peter Pan ?

Dans les années 20 lors de l’écriture du scénario de Peter Pan pour la Paramount, Barrie a écrit ceci :

« Qui était Peter Pan ? Personne ne le sait vraiment. Peut-être n’était-il qu’un garçon qui n’était pas né. »

La pièce de théâtre, elle, était intitulée Peter Pan ou le garçon qui ne voulait pas grandir.

Alors se pose la question à savoir non pas qui il est mais ce qu’il est. Est-il un enfant immortel comme dans Le petit oiseau blanc ou un enfant éternel comme dans Peter et Wendy ? Un entre-deux ? Une ombre ?

Dans Le petit oiseau blanc, la nuit, Peter Pan semble vivre une existence prénatale dans un monde intermédiaire, celui des limbes qui prend la forme des jardins de Kensington.

« Peter sait très bien qu’il ne peut pas grandir ; et il ne le peut, car il n’est presque jamais réellement né, ou plutôt sa mère a presque oublié qu’il était né un jour … Ce qui revient à ne pas être né du tout . Quoi de plus terrible que d’être prisonnier dans un pli de la mémoire oublieuse d’une mère qui met des barreaux aux fenêtres et vous remplace par un autre enfant ? »

Celui qui n’est pas né ne peut pas mourir. D’où l’immortalité du Peter des Jardins de Kensington.

Âgé du même âge pour l’étenité, l’enfant immortel deviendra éternel dans la pièce et le roman Peter et Wendy.

Le Peter Pan de Munuera

© Dargaud

« Mon Peter Pan, c’est un mélange du Peter qu’on connaît tous, un préadolescent de 12 ans en vert mélangé avec cet enfant sauvage de Truffaut et un peu aussi avec ma propre fille qui a douze ans. »

Munuera pouvait difficilement garder l’apparence du Peter Pan du Petit oiseau blanc telle qu’on peut la voir dans les illustrations de Rackham. Très très jeune enfant d’abord vêtu d’une chemise de nuit qui partira en lambeaux après avoir servi petit à petit à garnir le nid des oiseaux, il finira nu. Ce Peter Pan-là est bien trop éloigné de notre propre représentation de Peter Pan.

Il a également syncrétisé le Peter mi-humain mi-oiseau du Petit oiseau blanc et celui de Peter et Wendy en en révélant le côté sombre car n’oublions pas que dans le roman Peter loin d’être le joyeux luron qu’en a fait Disney récupère les enfants morts ou abandonnés pour les envoyer au pays imaginaire de Neverland, se débarrasse d’eux dès qu’ils grandissent et les oublie, tout comme il oublie Clochette d’ailleurs.

Alors bien sûr, Peter Pan va aider Maimie mais ses intentions sont loin d’être claires. Égoïstement, dans le même temps, afin briser sa propre solitude, il ne va pas cesser d’essayer de la retenir en lui faisant miroiter une vie idyllique au pays imaginaire. Ce sera l’occasion pour l’auteur de faire le lien avec le Peter Pan en devenir que nous connaissons en évoquant lors du survol de Londres, Neverland, les enfants perdus et même le terrible Capitaine crochet lors d’une apparition furtive mais mémorable. Peter aurait pu à cette occasion la déposer chez elle. Oui, il aurait pu …

Kensington Gardens, un monde fantastique et féérique !

Si le jour, on peut croiser dans les allées du parc de Kensington promeneurs et enfants s’adonnant à leurs jeux, la fermeture des grilles nous fait basculer dans un monde parallèle peuplé d’ombres, de fées et du petit peuple de la reine Mab où les humains hormis Peter Pan – mais Peter Pan est-il humain ? – sont bannis.

© Dargaud

Avant Barrie les fées, prenant la forme de petits êtres ailés dans le folklore anglo-saxon, peuplaient déjà les jardins de Kensington, En témoigne le poème Kensington Garden (1722) de Thomas Tickell.

© Dargaud

Quant à la reine Mab, autre personnage important de ce monde féerique, c’est la « sage-femme des fées » celle qui fait accoucher les hommes de leurs rêves. Autrefois, on désignait les sages femmes sous le nom de queen. D’où le nom de Queen Mab, Titiana, femme d’Obéron étant la véritable reine des fées.

© Dargaud

Le Kensington Gardens de Munuera, lui est un domaine à la fois magique et menaçant avec ses fées pas très bienveillantes à l’égard de Maimie, ses inquiétantes ombres muettes, ses arbres détenteurs de secrets qui ont pris vie …

Une satire de la société victorienne

Comme dans ses précédents récits, Munuera a donné une dimension sociétale à son Peter Pan.

« Un homme se définit uniquement et parfaitement par son apparence. » dira Benjamin ce qui d’ailleurs va entrer en résonance avec le parallèle établi entre la réalité et le merveilleux notamment avec les deux reines Mab et Victoria.

La société du petit peuple sur lequel règne la reine Mab est le reflet dans le miroir de la société bourgeoise de l’époque victorienne dont la famille de Benjamin est un échantillon représentatif.

Pour représenter ce petit peuple, Munuera a joué sur l’échelle bien sûr mais également sur leur représentation et, se référant aux représentations caricaturales des illustrateurs anglais de la fin du XIXe siècle telles celles du journal satirique Punch, il dotera Queen Mab ainsi que ses sujets d’une tête hypertrophique.

Si le récit est assez sombre voire inquiétant, il n’est cependant pas exempt d’humour dans les dialogues savoureux mais aussi avec ce gag récurent des pas de côté de Peter Pan qui malmènent toujours le même personnage du petit peuple à savoir Benjamin.

Dans cet univers où monde réel et monde imaginaire semblent être les deux faces d’une même pièce, qu’en est-il de la frontière entre réalité et fiction ?

Autre référence à Shakespeare …

N’y a-t-il pas un peu de Puck ce lutin espiègle emprunté à la mythologie celte dans Peter Pan ?

Une partition graphique élégante et virevoltante

Comme dans ses précédents albums, Munuera manie l’art du découpage et du cadrage à la perfection. Les plongées et contre-plongées ainsi que les changements d’échelle dans la représentation des personnages apportent rythme et dynamisme au récit.

Situer Peter Pan à Kensington, c’est aussi l’occasion pour le dessinateur de revisiter Londres d’une autre façon que dans Un chant de Noël. On est ici dans les jardins de Kensington un quartier bourgeois qu’on ne quittera qu’au moment ou Peter ira survoler la ville.

Enfin, graphiquement parlant, des décors fantasmés du Londres victorien où surgissent dans une atmosphère brumeuse des édifices emblématiques tels le Tower Bridge, St Paul’s Cathedral, Big Ben et bien sûr l’Albert Memorial à la représentation toute en finesse, luminosité et transparence des fées magnifiés par les couleurs de Sedyas en passant par les ombres et les arbres qui peuplent Kensington Gardens, c’est absolument splendide.

Se chargeant des modelés et de gestion de la lumière, le dessinateur laisse toute latitude à son coloriste pour créer les ambiances et émotions qui en découlent. Le récit se déroule de nuit, d’où la domination des tons bleus illuminés par les fées luminescentes, les halos cernant les ombres ou les réverbères du parc. Par contraste et avec un souci lisibilité, dans les scènes se déroulant dans le monde parallèle du Petit peuple, ce sont les tons ocre et orange qui dominent.

Comme un air de famille

Avec Bartleby, Un Chant de Noël, Peter Pan, Munuera a revisité la littérature anglo-saxonne en faisant un pas de côté. Ce n’est pas le seul point commun entre ces trois albums qui présentent de nombreuses similitudes dans la forme s’inscrivant ainsi dans une collection.

Même maquette extrêmement soignée avec une jaquette XXL dont les rabats couvrent presque entièrement les deuxième et troisième de couverture, aucune inscription sur la couverture même de l’album représentant un mur pour Bartleby, la neige pour Un chant de Noël, la nature pour Peter Pan de Kensington, même papier de qualité, même style graphique et même coloriste : Sedyas.

Enfin, tous trois s’achèvent sur une postface signée Alex Romero qui nous livre quelques clés d’interprétation. Mais qui est ce mystérieux Alex Romero ?

Melville, Dickens, Barrie… what else ?

H.G. Wells ! La guerre des mondes ? L’homme invisible ? La machine à explorer le temps ? L’île du docteur Moreau ? Que nenni ! Comme pour les trois adaptations précédentes Munuera ne s’attaque pas aux œuvres les plus connues de l’auteur. Il s’est approprié L’homme qui pouvait accomplir des miracles, « une comédie fantastique entre satire et face absurde, une aventure aussi burlesque que vertigineuse » selon les éditions Dargaud chez qui paraîtra dans moins d’un mois, le 19 septembre précisément la relecture de cette nouvelle méconnue d’H.G. Wells.

« Il existe des endroits magiques où cohabitent ce qui est, ce qui n’est pas et ce qui pourrait être et seuls quelques élus peuvent y circuler à leur guise, étrangers au passage du temps.« 

POUR ALLER PLUS LOIN

Dans ce très bel ouvrage en anglais, on trouvera non seulement le roman Peter and Wendy doté de nombreuses annotations et illustrations mais également un essai biographique richement illustré J.M. Barrie in Neverland, des intoductions aux autres oeuvres da Barrie en lien avec Peter Pan, l’intégralité des illustrations d’Arthur Rackham pour l’album Peter Pan in Kensington Gardens, le scénario de Barrie pour la Paramount ainsi qu’une étude des différentes adaptations cinématographiques.

Ces deux documentaires absolument remarquables dressent un portrait de J.M. Barrie et explorent ses relations avec les enfants Llewelyn Davies.

Cet essai JM Barrie and the Lost Boys sous-titré La véritable histoire derrière Peter Pan publié initialement en 1979, a été réédité par Yale University Press en 2003

Oubliez le Neverland de Marc Foster sorti en 2004 avec Johnny Depp dans le rôle de Barrie un peu … beaucoup trop librement inspiré de la vie de Barrie mais ne passez pas à côté de The Lost Boys ce passionnant docudrama en 3 parties produit par la BBC en 1978.

Commandée par JM Barrie en personne en 1912, cette oeuvre signée George Frampton est située au bord de la Serpentine.