MOON RIVER


Moon River

Moon river
Scénario : Fabcaro
Dessin : Fabcaro
Éditeur : 6 Pieds sous terre
80 pages
Prix : 18,00 €
Parution :  16 septembre 2021
ISBN 9782352121640

Ce qu’en dit l’éditeur

Hollywood, années 50. Au cœur de l’usine à rêves du cinéma, l’immense actrice Betty Pennyway est victime d’un crime sans précédent et particulièrement abominable. L’affaire fait la une de toute la presse et l’Amérique entière est en émoi.
La police de l’Etat fait appel au peu orthodoxe inspecteur Hernie Baxter pour mener cette délicate enquête qui secoue tout le petit monde du 7ème Art.

Fabcaro, le romancier, je connaissais : j’avais lu et apprécié « Le Discours » et « Broadway » mais aussi incroyable que cela puisse paraître j’étais passée à côté du phénomène d’édition « Zaï, zaï, zaï, zaï » et n’avais encore jamais lu de bandes dessinées où il officiait en tant qu’auteur complet. Mon œil a été attiré par cette superbe couverture noire élégante et son empreinte digitale argentée. La tonalité polar classieux était donnée… mais légèrement remise en cause par la citation de la quatrième de couverture ! Et le tout sous plastique ! Il n’en a pas fallu plus pour piquer ma curiosité et me décider à l’acheter…

On a trois styles différents qui s’entrelacent : un dessin de facture plutôt classique en couleur avec l’apparence de l’aquarelle (mais sans doute réalisé à l’ordi) et un cerné noir,

des cases au trait plus fin en noir et blanc et lavis de gris-bleu

et enfin des vignettes sur fond beige qui délimitent les cases dans un mode dessin de presse ou d’humour.

A ces trois styles correspondent trois réalités : celle du western que tournent Stanley et son équipe dans lequel joue Betty Pennyway ; puis celle de l’enquête d’Hernie Baxter et enfin le moment de l’écriture où Fabcaro se met en scène ainsi que son entourage proche (son éditeur, ses filles et sa « charmante » voisine). On peut ainsi admirer diverses facettes du talent du dessinateur.

Mais c’est du Fabcaro alors ça dérape et ça part dans tous les sens ! À ces trois « lignes » initiales viennent s’ajouter des pages de roman-feuilleton détournées, un montage photo dans lequel James Dean joue les guest-stars de luxe et des publicités parodiques. Et le scénario est à l’aune du graphisme !

S’il respecte les codes du polar en apparence, il vire rapidement à l’humour Monty Python ! Le crime horrible commis est un dessin de bite sur la joue de l’actrice principale, l’enquêteur manque de se faire tuer avec une barquette de moussaka congelée, l’identité du coupable est dévoilée à la page 13 !

Mais le sel de l’histoire est justement dans ce pot-pourri (le mot satire ne signifie-t-il pas étymologiquement mélange ?). On ne sait jamais quel sera le prochain délire de l’auteur et il nous surprend constamment. On passe du gros comique de répétition à la recette de l’endive au jambon ; de la parodie du thriller à une réflexion bien plus nuancée sur le quotidien de l’artiste de bande dessinée qui n’a pas manqué de m’évoquer « La Femme papillon » de Grégory Mardon ou le « Oleg » de Peeters … dans un patchwork jubilatoire !

Ça faisait longtemps que je n’avais pas autant ri à la lecture d’un album et ça fait du bien dans ce climat morose ! Les œuvres de Fabcaro font office d’anxiolytiques ! À consommer avec jubilation !

POUR ALLER PLUS LOIN

Fabcaro au Musée de la bande dessinée Angoulême

Cliquez sur la photo pour découvrir l’expo

La chronique de Walter Appleduck

Cliquez sur la couverture de l’album

Chronique d’Anne-Laure GHENO

(Bd Otaku)

GENRES

< One shot

< Roman Graphique

< Parodie

< Polar

< Humour noir


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